Les peintures de Martine Bensoussan sont souvent de grand format et représentent des lettres hébraïques imbriquées aussi bien dans leurs compositions que dans leurs couleurs. La forme est vigoureuse, la couleur vive et saturée. Des passages plus subtils dans le tracé ou les effets du pinceau viennent rappeler l'intérêt que l'artiste porte à la calligraphie et à l'écriture poétique. La technique utilisée, la peinture acrylique permet une rapidité d'exécution qui préserve la spontanéité de l'expression. Si parfois l'on peut noter une impression plus floue c'est afin de permettre une variété de modulations de la couleur évitant le formel. Ce n'est pas l'artiste qui dicte les lettres mais celles-ci qui le construisent et l'aident à s'exprimer. Car ce n'est pas impunément que l'on peut travailler avec celles-ci car elles représentent des forces vitales dont le risque est d'être parfois mal employées.. L'aspect de flou, de non fini, de dessin non finalisé est un aspect que la lettre impose afin d'éviter le formalisme desséchant qui indiquerait uniquement la lettre et rien d'autre. Pour le Sofer ou scribe, il y a nécessité d'être fidèle à la lettre car il écrit la Thora qui est Vérité (Emet) L'artiste, quant à lui, prend des risques avec la vérité puisqu'il doit se préoccuper de la forme et de la matière picturale, en privilégiant à chaque fois le nouveau et non ce qui est attendu (un mot ou un symbole par exemple.) C'est donc souvent que l'aspect pictural prend le dessus sur la représentation fidèle, laissant une marge de liberté et d'audace pour construire le tableau dans sa globalité : contenu, formes, couleurs, matières.
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